Validée par le conseil des Ministres le 09 Avril 2015 avant d’être soumise à l’approbation des députés, une loi de finances rectificatives (LFR) a été adoptée le lundi 18 mai 2015 par les élus du peuple au palais de la démocratie. Intervenu environ trois semaines après l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative des pays pauvres très endettés (IPPTE) par le Tchad, ce collectif budgétaire abroge la loi de finances initiale (LFI) adoptée fin décembre 2014 qui prévoyait des recettes de l’ordre de 1500 milliards de FCFA et des dépenses de 1700 milliards de FCFA avec un déficit budgétaire d’environ 177 milliards de FCFA.
Le niveau des recettes est alors établi à 1093 milliards de FCFA et celui des dépenses réduit à 1506 milliards de FCFA pour un déficit se situant à environ 412,86 milliards de FCFA soit 133 % de plus que le déficit de la LFI et le plus bas niveau depuis 2009. |
Espérant avoir intégré au mieux la dégradation du contexte économique mondial en 2015 qui s’annonçait déjà à l’époque, les autorités tchadiennes ont alors déclaré que ce gap de la LFI serait « financé essentiellement par les facilités élargies de crédits, l’émission des bons et obligations du Trésor et d’autres appuis budgétaires ». Comme à l’accoutumée, la LFR a porté sur une révision significative à la baisse des recettes et une légère diminution des dépenses. Le niveau des recettes est alors établi à 1093 milliards de FCFA et celui des dépenses réduit à 1506 milliards de FCFA pour un déficit se situant à environ 412,86 milliards de FCFA soit 133 % de plus que le déficit de la LFI et le plus bas niveau depuis 2009.
La réalité de la conjoncture économique nationale difficile due à la baisse des cours du pétrole et l’engagement du Tchad dans les opérations de paix dans la sous-région pose naturellement la question du financement de ce gap observé dans le budget national. En Août 2014, le conseil d’administration du FMI avait accordé au Tchad une Facilité Elargie au Crédit (FEC) triennal d’un montant de 122,4 millions de dollars dont 27,7 millions ont été décaissés le 27 Avril 2015 pour les efforts consentis par le pays dans l’assainissement des finances publiques. L’atteinte du point d’achèvement de l’IPPTE offre au pays des perspectives de mobilisations de ressources dans des conditions optimales. Outre l’annulation d’une partie de la dette à l’égard du FMI et de la dette multilatérale (IDA et BAD) d’un montant global de 1,1 milliard de FCFA, le pays pourrait bénéficier des prêts à des taux concessionnels, d’un rééchelonnement de sa dette et des appuis budgétaires plus importants. Le pays envisage également l’émission des bons de trésor et le lancement d’un emprunt obligataire sur le marché financier de la sous-région pour absorber le déficit abyssal.
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