La notion de la soutenabilité ou de la viabilité de la dette fait partie des thèmes les plus controversés en économie. Et l’actualité mondiale, notamment la situation de la crise grecque illustre à juste titre cette controverse. Je n’ai aucune prétention de mettre fin à ce débat auquel cas je pourrais rêver un prix Nobel d’économie un jour. Soyons sérieux, je tente de vous expliquer en de termes, j’espère simples, cette notion car comme le disent Sturzenegger et Zettelmeyer (2006), «la viabilité de la dette est un des concepts les plus utilisés mais aussi les plus abusés dans les débats récents sur la prévention et la résolution des crises de la dette souveraine. […C’] est un art plus qu’une science et son analyse implique une multitude de méthodes alternatives.”
Prenons le budget d’un Etat, lorsque les dépenses sont supérieures aux recettes mobilisées, l’Etat peut recourir à la dette soit à l’intérieur du pays auprès des résidents (banques nationales, secteur privé, …) ou à l’extérieur auprès des partenaires multilatéraux (FMI, Banque Mondiale…) ou bilatéraux (pays créanciers) ou encore du marché financier (bourse, banques, …) pour équilibrer ce budget. On parle d’une dette insoutenable lorsqu’au moment de rembourser cet emprunt l’Etat a recours à d’autres emprunts (jeu de ponzi) ou lorsqu’il change sa politique budgétaire. Cela voudrait dire que l’Etat ne doit pas mettre en place une politique d’ajustement fiscal via une augmentation des impôts afin de rembourser la dette et ses intérêts ou baisser les dépenses publiques via des coupes budgétaires. Car tous ces ajustements de la politique budgétaire peuvent engendrer des distorsions qui sont nuisibles à l’économie. Si, à politique budgétaire inchangée, la dette actuelle peut être couverte par les excédents primaires futurs (excèdent du solde primaire = Recette – Dépense hors service de la dette), on peut parler d’une dette soutenable.
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