1976-2016, il y a de cela 40 ans que les Professeurs Patrick Guillaumont et Sylviane Guillaumont ont créé le Centre d’Etudes et de Recherches sur le Développement International (CERDI) à Clermont-Ferrand en Auvergne (France). Laboratoire de recherches dédié à l’étude des processus de développement international, le CERDI vise à aider à la prise de décision basée sur les résultats de la recherche.
L’institution a une histoire particulière avec l’Afrique à travers 3 dimensions : (i) la formation des cadres Africains dont nombreux sont des décideurs dans leurs pays respectifs et dans diverses institutions internationales, (ii) la conduite des études orientées principalement sur l’Afrique francophone et qui fait de l’institution un laboratoire de recherche de loin de référence dans cette zone et (iii) la constitution d’une équipe dynamique des anciens du CERDI.
L’invité de marque aux festivités des 40 ans du CERDI est sans nul doute le Président de la République de Côte d’Ivoire, M. Alassane Dramane Ouattara (ADO). Ce dernier est accompagné par une forte délégation composée entre autres du Premier Ministre, Daniel Kablan Duncan, d’autres ministres, anciens du CERDI et de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France. Parmi les autorités publiques et politiques auvergnates, nous comptons entre autres le Maire-Adjoint de la ville de Clermont-Ferrand, le Ministre et Vice-président du conseil régional, Brice Hortefeux, le Président de l’Université d’Auvergne et les maires des différents départements de la région. Au titre des institutions internationales, les 40 ans du CERDI ont vu la participation du Directeur exécutif d’ONUSIDA, le malien Michel Sidibé, l’Administrateur du FMI pour la zone Afrique II, le tchadien Nguéto Tiraina Yambaye et l’ancien ministre sénégalais des finances du budget, Ibrahima Sar, tous anciens ou actuels étudiants de cette école.
À tout seigneur, tout honneur, le Pr P. GUILLAUMONT est le premier des participants à prendre la parole pour souhaiter la bienvenue à son principal hôte, le Président ADO. P. GUILLAUMONT s’est réjoui de la marque de distinction que lui et son épouse bénéficient par la présence d’invités de marque dont la plupart a un lien d’une manière ou d’une autre avec le CERDI. Il a eu le temps d’apprécier le chemin parcouru par le CERDI pour implanter une institution de recherche de référence. D’après lui, 40 ans est une courte période pour apprécier une institution de recherche tant la concurrence est accrue dans le domaine. Le CERDI a eu de la chance, dit-il, qui est celle de voir sa pérennité assurée par des chercheurs de qualité avec une vision certaine de la dynamique des thèmes du développement. En effet, durant ces 40 ans les idées sur le développement de l’Afrique ont profondément changé sous l’influence des idées, le CERDI a cherché à contribuer à cette dynamique des idées. La spécificité du CERDI est liée à la qualité de ses travaux de recherche et ses activités de formation qui attirent majoritairement des africains et européens en vue de contribuer au développement et de disposer des outils d’analyse et de prise de décision.
Le Président de la république de Côte d’Ivoire a axé son intervention sur sa vision du développement de l’Afrique en général et celui de son pays en particulier. Pour lui, sa présence à ces festivités est un retour aux sources. En effet, il y a 30 ans, le Président ADO est venu au CERDI pour assister à un colloque portant sur les stratégies de développement comparé en Afrique. L’idée étant de comparer sous les différentes dimensions les stratégies de développement des pays des zones CFA vs. zone hors CFA.
Economiste de formation et de carrière, le Président ADO a fait preuve d’une maitrise parfaite des défis de développement en Afrique dans un discours qui a duré plus de trois quart d’heures. Les problématiques abordées par le Président sont entre autres la croissance inclusive enfin d’éviter les événements malheureux que les jeunes africains vivent dans les mers, la sécurité dans le sahel, les stratégies d’investissements orientés vers le social bien qu’il soit lui-même libéral, l’amélioration du climat des affaires, le développement du secteur privé, l’électrification, etc. Pour lui, l’implémentation des « bonnes politiques macroéconomiques » et les échanges de bonnes pratiques sont nécessaires pour le développement du continent. Parlant des politiques macroéconomiques, le Président a trouvé que la cible de 3% de déficit par an est faible pour les économies en développement (ce n’est pas un ancien directeur Afrique du FMI qui parle, dit-il !).
La question de l’arrimage du FCFA à l’euro a été posée au Président lors de la séance question-réponse. Le Président a fait savoir que les questions financières en général et celles du FCFA en particulier ne se débattent pas sur la place publique. Le problème de parité FCFA-Euro ne se pose pas aujourd’hui conclut-il.
Les festivités des 40 ans du CERDI ont continué par des tables rondes animées par d’éminents économistes, des témoignages des anciens du CERDI et l’Assemblée générale constitutive de l’association des anciens diplômés en économie du développement de l’Université d’Auvergne.
Passés ces 40 ans, nous pouvons dire que monsieur et madame Guillaumont avaient une vision.
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